Résumé :
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Cet essai repart de la vision que l'on a le plus communément de Giono, c'est-à-dire d'une œuvre divisée en deux, ou même de deux Giono, celui d'avant-guerre et celui d'après, opposés point par point ou peu s'en faut. C'est la singularité à laquelle aujourd'hui encore chacun pense le plus immédiatement en entendant le nom de Giono. On ne s'en défait pas si aisément, et pourtant, il est clair qu'on ne peut pas s'y tenir. D'abord parce qu'il y a dans l'œuvre d'avant-guerre plus d'une préfiguration de celle d'après, et inversement dans celle-ci plus d'un écho de l'autre. Ensuite et surtout parce que, si on devait distinguer plusieurs Giono, il n'y en aurait pas deux, mais trois, quatre, ou plus : il y a le romancier de la relation de l'homme avec le monde naturel et celui du défi métaphysique que tant de héros des Chroniques (mais pas eux seulement) lancent à l'ordre du monde, mais aussi l'inventeur d'un usage nouveau de la psychologie, et encore un romancier de l'invention…
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