Résumé :
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Une histoire d'amitié sur un fond artistique des années 70. Ce n'est pas un hasard si Siri Hustvedt dédie son livre à Paul Auster. On y retrouve dans un décor new-yorkais les mêmes turbulences étranges, le même thème du double, les mêmes intentions gouvernées par le sens de l'amitié. Ici, en l'occurrence, ce sont deux couples qui vivent sur les mêmes rythmes dans les milieux artistiques, emménagent les uns à côté des autres, attendent leur premier enfant ensemble, vivent et traversent de semblables tragédies. Des histoires parallèles qui ne manquent pas de failles ni d'angoisses ni de douleur, de la perte d'un enfant à la toxicomanie d'un autre, de la séparation à la déchirure. Déployant le portrait d'une génération vouée à la réussite, modèle parmi les modèles mais craquant de toutes parts, Siri Hustvedt ajoute clins d'œil et mises en abîme : aux descriptions de tableaux succèdent des essais sur la boulimie et les désordres de la nutrition, des remarques sur l'hystérie, des relents de Charcot qui sont autant d'échos sur l'étrangeté de l'existence. La conclusion optimiste n'est aussi pas la moindre référence heureuse à Paul Auster, dont l'œuvre s'illumine toujours par un triomphe de l'humanité. C'est tant mieux, quand bien même on préfèrerait aller directement chez Paul Auster. Céline Darner
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